Ces lundi 4 et mardi 5 mars 2019, les membres du collectif des InterLuttants 59-62 et du syndicat des artistes SFA-CGT ont envahi la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) des Hauts-de-France à Lille afin d’exprimer haut et fort leur ras-le-bol quant à la situation de blocage des négociations de l’assurance-chômage orchestrée par le gouvernement.
En effet, ce dernier imposait, dans sa lettre de cadrage, une économie intenable d’un milliard d’euros sur l’assurance-chômage (3,9 milliards sur trois ans) dans le but de faire reposer en définitive l’échec des négociations sur les partenaires sociaux. Madame Muriel Pénicaud, ministre du Travail, avait auparavant menacé qu’en cas de blocage le gouvernement reprendrait la main sur les négociations, rompant ainsi la tradition française du paritarisme.
J’apporte tout mon soutien artistes, comédiens, techniciens du spectacle, et autres précaires qui s’inquiètent légitimement du sort réservé aux annexes 8 et 10 de la convention d’assurance-chômage concernant les intermittents du spectacle, mais bien au-delà, qui combattent la régression sociale et les économies demandées par le gouvernement.
Plus globalement, je dénonce avec eux le cynisme et le manque d’imagination politique du gouvernement, qui veut s’en prendre aux chômeurs plutôt qu’au chômage. Rappelons que le chômage est d’abord le résultat d’une pénurie d’emploi dans notre pays, et que 98% des offres d’emplois trouvent preneurs. L’indemnisation en période de chômage est un droit pour lequel les salariés cotisent et dont ils n’ont pas à s’excuser. Le chômage est avant tout une souffrance et les privés d’emploi n’ont pas à être pointés du doigt.
A l’heure où l’évasion fiscale fait perdre de 80 à 100 milliards d’euros par an au budget de l’État, les restrictions budgétaires et le contrôle accru des chômeurs ne sont pas la solution. La France insoumise propose une relance de l’activité par la hausse des salaires, la création d’emplois nouveaux par la planification écologique, l’établissement d’un droit opposable à l’emploi qui ferait de l’État l’employeur en dernier ressort ou encore la pérennisation du régime des intermittents du spectacle sur la base l’accord du 28 avril 2016 et l’étendre aux professions artistiques précaires.