Ce Mardi 17 Octobre, sur Europe 1, Pierre Gattaz, le patron du MEDEF, nous a offert la meilleure version du spectacle qu’il joue quotidiennement.
“Il faut contrôler si les personnes recherchent vraiment du travail” nous dit celui dont on ne sait pas où est passé le pins qui promettait “un million d’emplois” avec le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE). Lequel CICE aura coûté rien de moins que 67 milliards d’euros à l’Etat ! Si l’on rapporte ce montant au nombre d’emplois sauvegardés ou créés (entre 10 000 et 200 000 emplois selon les estimations), le coût d’un emploi créé par le CICE est d’environ… 335 000 euros !
Qu’à cela ne tienne, Pierre Gattaz a retiré son pins qui promettait « 1 million d’emplois » en contrepartie du CICE et il nous ressort le marronnier du “chômage volontaire” ! Une ficelle bien trop grosse pour masquer la réalité de la pénurie d’emploi dans notre pays. En effet, plus de 97% des offres Pôle Emploi trouvent preneur et les emplois non pourvus représentent 1 emploi pour 300 chômeurs. A quoi bon contraindre à une recherche active et acharnée dans un contexte de pénurie ? Voilà une absurdité qui permet à Pierre Gattaz d’éviter la question essentielle de la nécessité d’une relance de l’activité créatrice d’emplois qui ne fait pas bon ménage avec les ordonnances qui précarisent le travail.
Par ailleurs, Pierre Gattaz se satisfait de la suppression de l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune) souhaitée par Emmanuel Macron qui procède à une redistribution de plus de 3 milliards d’euros vers les plus fortunés. En effet, l’ISF serait un « poison » dont la suppression permettrait aux grandes fortunes de revenir en France. Derrière ces insinuations, la réalité : Les 500 plus grandes fortunes françaises ont vu leur patrimoine gonfler de 20% en 5 ans, la France est le deuxième pays d’Europe et le cinquième au monde en termes de millionnaires et seuls 0,2% des assujettis à l’ISF s’exilent chaque année. Preuve, s’il en fallait une, que l’ISF n’est ni confiscatoire, ni dissuasif.
En matière d’emploi comme de politiques budgétaires, il est déplorable qu’une petite minorité radicalisée et non soumise aux élections de représentativité du patronat français soit en capacité de faire la pluie et le beau temps dans notre pays ! Doit-on rappeler, par exemple, que selon l’INSEE, seuls 11% des employeurs évoquent comme Monsieur Gattaz le droit du travail comme constituant un frein à l’embauche. Pour l’intérêt général, la séparation du MEDEF et de l’Etat est une tâche citoyenne prioritaire !