AmFis 2018 ou le franchissement d’un seuil

Amfis 2018

J’écris ces lignes dans le train qui me fait remonter le pays de Marseille vers Lille. Comme l’ensemble des insoumis croisés pendant ces cinq journées de nos AmFis d’été – incluant les journées jeunes ayant débuté mercredi – je réalise combien cet évènement est significatif d’un nouveau franchissement de seuil pour La France Insoumise. Nous sommes la seule force politique du pays capable en cet été de rassembler 3 200 personnes pour des centaines d’ateliers avec autant d’intervenants, des dizaines d’exposants, une déambulation remarquable en plein centre-ville et deux meetings dont un accueillant nos partenaires européens. Ce franchissement de seuil nous oblige.

Nous assumons la centralité de La France Insoumise dans le paysage politique. C’est aussi la raison pour laquelle étaient invités à participer à nos AmFis des personnalités de la plupart des partis et mouvements politiques de France parmi lesquels le PS et LR. Nous avions même invité des députés de La République En Marche à participer à ces journées. Ils avaient accepté avant de se raviser. Preuve, s’il en fallait une, du sectarisme caractéristique de ce mouvement organisé comme un fan-club du Président de la République. Il n’y a guère que Benoit Hamon dans les colonnes du JDD pour faire semblant de ne pas comprendre qu’inviter des députés LR à nos AMFis d’été ne veut pas dire que l’on pactise politiquement avec eux ni que nous soyons d’accord avec eux. Cela veut juste dire une chose : on discute, on débat et on ne craint pas le débat démocratique. D’ailleurs ce débat, nous l’avons à l’Assemblée à longueur d’année. Alors pourquoi se refuser à le continuer en public ?

D’aucuns retiennent de ces AMFis qu’ils se caractériseraient par un changement de stratégie de La France Insoumise et un retour à l’idée d’un rassemblement de la gauche. A chaque fois que nous franchissons un seuil et passons à l’étape d’après, certains commentateurs prisonniers de raisonnements très binaires déclarent que nous changeons de stratégie. Mais notre stratégie demeure inchangée : nous devons fédérer le Peuple, c’est-à-dire ce 99% qui fait face au 1% de l’oligarchie. Bien sûr, ce Peuple contient ce qu’ils appellent « la gauche » ou la classe ouvrière. Simplement, il ne s’y résume pas. Par conséquent, s’il y a changement de stratégie, ce n’est pas au sein de La France Insoumise mais bien autour d’elle que ce changement se situe.

Ce qui est en train de se passer, non seulement « à gauche » mais aussi bien au delà de « la gauche », c’est qu’à l’épreuve des faits et des évènements, les diagnostics et les solutions proposées par La France Insoumise tout comme sa stratégie sont davantage compris, acceptés et perçus comme raisonnables alors qu’ils n’ont pas changés. Je ne compte plus les témoignages de personnes qui jusque là n’auraient jamais voté pour notre camp politique qui aujourd’hui admettent que La France Insoumise propose le programme et la stratégie les plus adaptés à la situation. C’est une campagne permanente de convictions que nous faisons. Nous ne trions pas des étiquettes, nous proposons un contenu et une méthode. Nous avons toujours dit que sur la base de la stratégie du mouvement et de son programme, venait qui voulait. C’est tout simplement ce qui est en train de se passer, rien de plus. Rien de moins sinon que nous sommes bien conscients que la dimension désormais atteinte par La France Insoumise la met en situation d’être le recours et que cela nous responsabilise plus que jamais.

La rentrée est donc non seulement caractérisée par le fait que les français sont une majorité à être mécontents d’Emmanuel Macron, de sa politique, de la manière dont il exerce le pouvoir mais aussi par le fait que La France Insoumise ne peut plus être caricaturée comme un groupe d’exagérés folkloriques par les gens sérieux. Que l’on soit d’accord ou pas avec ce que nous disons, force est de constater que nous ne faisons pas tout ce que nous faisons pour témoigner ou nous faire plaisir. Nous le faisons pour gouverner ce pays.

En attendant, Macron et sa bande (peut-on appeler cela autrement ?) donnent la tonalité de cette rentrée gouvernementale : même s’ils vont dans le mur concernant les choix budgétaires qui ne profitent qu’aux plus riches au détriment de tous les autres, concernant l’organisation du travail dans le pays, du fonctionnement démocratique ou encore des renoncements écologiques, ils accélèrent ! Prochaine cible annoncée : notre système de retraites. La preuve est faite qu’une écrasante majorité sinon la totalité de ces choix sont directement issus des exigences de la Commission Européenne et des tenants de l’Europe des traités antidémocratiques qui organisent le dumping social et fiscal et empêchent de faire autre chose que la compétition entre tous et le respect de la règle d’or.

Macron est, avec Merkel, le principal tenant de cette Europe du fric. Non, ce n’est pas l’Europe que nous détestons. C’est cette construction politique particulière qui la rend détestable. C’est avec elle que nous devons rompre afin de permettre aux peuples de retrouver leur pleine souveraineté au service d’ambitions écologiques et sociales. Celles et ceux qui chantent qu’il serait possible de mener des politiques sociales et écologiques ambitieuses dans le cadre des actuels traités sont des menteurs et des affabulateurs. Par conséquent, lorsque nous disons que nous voulons faire de l’élection européenne de Mai 2019 un référendum contre Macron, il faut bien comprendre ceci : voter contre la politique de Macron ou voter contre l’Europe des traités, c’est faire une seule et même chose !

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