Pendant le débat sur l’orientation des finances publiques à l’Assemblée National, le ministre Gérald Darmanin invoque “l’entreprise France”. Quel fût mon étonnement ! Un instant j’ai cru m’être trompé de porte en arrivant ce matin. Je me savais représentant du Peuple français et élu de la Nation mais pas membre d’un Conseil d’Administration ! C’est pourtant bien l’ambiance de ce matin. Il faut “baisser la pression fiscale” dit Bruno Le Maire avant de parler de l’ISF. Preuve, s’il en fallait une, que Macron poursuit l’ère de cajolement des riches. Car tout le monde n’est pas sous “pression fiscale” : Les grandes entreprises du CAC 40 payent seulement 8% d’impôts (quand ce n’est pas 0% par usage immodéré de la fameuse “optimisation fiscale”), pendant que les PME payent plus de 30%.
De même pour les ménages : Avec seulement 5 tranches d’impôts, notre système fiscal concentre tout l’effort sur les classes moyennes pendant que les plus riches voient la faible progressivité de l’impôt les favoriser. Plutôt que de diminuer l’ISF, il faut une véritable révolution fiscale qui passe par la baisse de l’impôt sur les sociétés et l’instauration d’un système à 14 tranches d’impôts pour lisser l’effort et mener une guerre frontale à l’évasion fiscale qui coûte plus de 80 milliards aux français ! Plutôt que l’austérité généralisée que ce gouvernement veut poursuivre, il y a urgence à relancer l’activité sur d’autres bases que la politique de l’offre qui provoque de graves conséquences sociales et écologiques. De cela, il n’est pas question dans la feuille de route du gouvernement ! L’avantage de ce débat sur l’orientation des finances publiques est d’éclairer la situation politique : Ce gouvernement est résolument de droite.
Adrien Quatennens
