Comme chaque année, l’arrivée du mois d’avril est marquée par la fin de la période de trêve hivernale durant laquelle il n’est plus possible de procéder à des expulsions locatives. C’est aussi la période pendant laquelle des places d’hébergement sont ouvertes pour les personnes sans-domicile.
Ainsi, Alors que la Fondation Abbé Pierre estime à 10 000 le nombre de personnes sans domicile dans la région Hauts-de-France (143 000 recensées dans toute la France), 973 places d’hébergement supplémentaires ont été ouvertes cet hiver au titre du dispositif hiver et du Plan Grand Froid.
Alors que l’accueil inconditionnel est censé être la règle, cette année encore, la mise en place de critères sélectifs d’accès à l’hébergement va provoquer des ruptures de prises en charge et une remise à la rue massive des personnes accueillies dans le dispositif hivernal.
Dans l’arrondissement de Lille, ce sont plus de 300 personnes qui seront laissées sans solution dans les prochains jours. Et cela sans compter ce qu’il adviendra prochainement des habitants des squats de Vauban et de Moulins (le « 5 Etoiles ») à Lille.
Ainsi, les droits fondamentaux des personnes sont niées alors que la saturation du 115 est maintenant structurelle. Nous pouvons ainsi nous attendre à une hausse inéluctable du nombre d’hommes, de femmes et d’enfants en quête d’un refuge dans les rues de la métropole.
Alors que le président de la République avait dit en juillet 2017 ne plus vouloir voir d’homme et de femmes dans les rues « d’ici la fin de l’année », son gouvernement supprime 57 millions de dotations aux centres d’hébergement. Tartuffe ! Que vont devenir toutes ces personnes remises brutalement à la rue dans ces conditions ?
Pendant ce temps-là, 566 personnes identifiées sont mortes de la rue en France en 2018, dont une trentaine dans le Nord (des chiffres qui seraient en réalité 6 fois supérieurs selon les associations). De plus, dans les Hauts-de-France près de 4000 ménages en demande de logement social se déclarent sans domicile (2000 dans le seul département du Nord).
La France insoumise plaide pour l’inscription du droit au logement dans la constitution. Nous proposons d’interdire les expulsions sans relogement ainsi que de garantir un droit effectif au logement dans des conditions dignes et adaptées aux personnes.
Nous voulons mettre en place une garantie universelle des loyers via une caisse de solidarité nationale, revaloriser les APL, réquisitionner les bâtiments vides, et ouvrir les contingents d’attributions de logements sociaux aux personnes dont le droit au logement opposable (Dalo) a été reconnu.
Je serai ce samedi 30 mars 14h en soutien au rassemblement sur la Grand Place de Lille contre la fin de la trêve hivernale à l’appel des APU’s Vieux-Lille, Moulins et Fives, de la CNL 59, du Collectif la Clef, de la CGT-INDECOSA 59 et 62, de l’UD-CGT 59, et de la CSF 62, et j’appelle à la plus ample mobilisation possible.