Concentré de mépris traité au glyphosate

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Je traverse la rue, je vous trouve un emploi

 

C’est en ces termes que le Président de la République a répondu à un jeune en recherche d’emploi après que ce dernier lui ait indiqué qu’il avait envoyé de multiples CV et lettres de motivation pour travailler dans le secteur correspondant aux études qu’il a faites : l’horticulture. Avant de lui dire qu’il suffisait de traverser la rue pour trouver un emploi, Emmanuel Macron a tout de même suggéré à ce jeune homme d’aller postuler dans l’hôtellerie, la restauration ou le bâtiment. Dans sa réponse, le Président ne tient aucun compte des aspirations du jeune, de ses études et il lui fait comprendre sans rougir, qu’il est l’unique responsable de sa situation. Voilà ce que dit en fait Emmanuel Macron : les chômeurs sont responsables de leur chômage.

 

Une belle manière de s’exonérer de sa propre responsabilité dans la situation de l’emploi en France. Quelle est-elle ? 6 millions de chômeurs, 8 contrats signés sur 10 qui sont des contrats courts, environ 1 emploi non pourvu pour 44 chômeurs (1 pour 300 si l’on enlève les offres retirés directement du stock de Pôle Emploi par l’employeur). Et les personnes au chômage n’ont pas attendu Emmanuel Macron pour se mettre à chercher du travail. Selon Pôle Emploi, 86% des chômeurs sont en recherche active. Les 14% d’autres ne sont même pas indemnisés. Rappelons d’ailleurs que le chômage n’est pas la charité. Les travailleurs cotisent pour être indemnisés en cas de chômage. La vérité que Macron refuse de voir est que l’activité de notre pays tourne au ralenti du fait de la compression des dépenses publiques et d’un pouvoir d’achat faible qui vident les carnets de commande. Il en résulte que la situation de l’emploi est une situation de pénurie.

 

Que fait Macron contre cela ? Il poursuit la même politique que ses deux prédécesseurs : dérégulation du marché du travail, baisse des droits des travailleurs, facilitation des licenciements, précarisation du travail, exonérations fiscales pour les employeurs, redistribution de capital à ceux qui en détiennent déjà le plus sans contrepartie. Cela ne peut fonctionner. Les riches se gavent, ils n’investissent pas dans l’économie productive. La fraude fiscale atteint désormais 100 milliards d’euros dans notre pays. En 20 ans, les dividendes ont augmenté de 200%, pendant que le salaire moyen n’augmentait que de 14,5%. La répartition des bénéfices se fait au profit des dividendes (67%) contre l’investissement (25%) et les hausses de salaires (5%).

De même, il n’y a pas de corrélation entre la baisse des droits des travailleurs et la baisse du chômage. Pas plus d’ailleurs qu’entre le niveau de chômage et celui de son indemnisation. Car si Macron envisage de diminuer l’indemnisation des chômeurs en pensant qu’elle découragerait à reprendre le travail, il oublie que quand le niveau d’indemnisation était au plus haut dans le pays, le chômage était au plus bas. A la fin des années 1970, un chômeur touchait jusqu’à 102% de son dernier salaire contre péniblement 57% aujourd’hui.

 

Même si Pôle Emploi confirme que l’écrasante majorité des chômeurs sont en recherche active, Macron accroit le contrôle sur les chômeurs, allant jusqu’à leur fait remplir un carnet de bord infantilisant. Mais que craint-il ? La fraude aux allocations chômage ? Elle représente 60 millions d’euros avec un taux de recouvrement de 90%. En comparaison, la fraude aux cotisations patronales représente 20 milliards d’euros avec un taux de recouvrement de 1,5%. Macron va-t-il faire remplir un carnet de bord à tous les patrons ? Que les chômeurs cherchent du travail, c’est une évidence mais quel est le sens d’une recherche hyperactive dans un contexte de pénurie ? Les agents de Pôle Emploi qui travaillent dans des conditions dégradées passent aujourd’hui l’essentiel de leur temps à vérifier que la recherche est active qu’à proposer un emploi ! Il serait temps que Macron comprenne que c’est au chômage qu’il faut s’attaquer et non pas aux chômeurs. S’il ne sait pas faire, s’il n’a pas d’idées, qu’il nous laisse la place ! Ainsi, puisqu’il prétend qu’il suffit de traverser la rue pour régler le problème et que, quand je suis à l’Assemblée Nationale, je suis à quelques pas de l’Elysée, je lui ai formulé la proposition suivante : « Cher Emmanuel Macron, moi je traverse la rue, je prends votre place, je réduis le temps de travail, je romps avec le libre-échange, je partage les richesses, j’engage la planification écologique, je fais de Pôle Emploi l’outil d’un Etat employeur en dernier ressort et vise le plein-emploi ! Facile. »

 

Plan Pauvreté, le rendez-vous manqué

 

Mercredi, Macron présentait son plan pauvreté. Evidemment, de la part d’un Président qui conserve l’ambition de respecter avec zèle la règle d’or budgétaire européenne et l’objectif de compression des dépenses publiques tout en s’en remettant à la vertu des détenteurs de capitaux, le Plan Pauvreté ne pouvait être autre chose qu’un exercice de communication visant à lui ôter l’étiquette de « président des riches » qui lui colle à la peau. Opération manquée. Même s’il y a quelques éléments positifs dans les annonces d’Emmanuel Macron (cantines à 1 euro, petits déjeuners, formation plus approfondie des personnes qui orientent les jeunes…), on est loin, très loin d’un plan qui éradiquerait la pauvreté dans notre pays.

 

Il y a 9 millions de pauvres en France. Macron a une conception très étrange de la pauvreté. Dans son discours, rien n’indique le lien évident qu’il y a entre l’extrême concentration des richesses entre quelques mains d’une part et l’extension de la pauvreté de l’autre. Contrairement à la citation lucide de Victor Hugo qui affirme que « c’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches », Macron, lui, ne semble voir aucun lien entre les deux. A l’écouter, la pauvreté serait un évènement fortuit, un peu comme un mauvais rhume qu’on attrape au hasard et sans cause apparente. Il se refuse à en mettre un peu plus dans la poche des plus pauvres. Les hausses de prestations n’auront pas lieu. Mais il veut prendre la main des plus pauvres en les accompagnant mieux. Il s’agit d’individualiser la situation des personnes pauvres et de les ramener au plus vite vers l’emploi. On a compris depuis qu’il allait leur proposer de traverser la rue ensemble !

 

Il réaffirme dans son discours contre la pauvreté la nécessité d’avoir des riches et des premiers de cordée pour que le sort des plus pauvres s’améliore. Macron alloue 2 milliards d’euros par an pour 9 millions de pauvres et 3 milliards par an pour 300 000 contribuables assujettis à l’ISF ! 2 milliards d’euros par an contre 100 milliards de niches fiscales ! 2 milliards d’euros par an contre 100 milliards d’évasion fiscale ! Le revenu universel d’activité n’a rien d’universel puisque la prestation est extrêmement conditionnée. Pour toucher ces maigres revenus, il faut s’agiter pour trouver une activité à tout prix, quelle qu’elle soit. La fusion des prestations à laquelle il procède aura incontestablement pour effet une perte de revenus pour un nombre important de ménages.

 

La France Insoumise, elle, se donne pour objectif d’éradiquer vraiment la pauvreté. Nous proposons la création d’une garantie dignité de 1 000 euros par mois pour une personne seule ouverte dès 18 ans. Ce dispositif reposerait sur le renforcement, l’élargissement et l’automaticité du Revenu de Solidarité Active (RSA) qui serait désormais assumé par l’Etat. Nous proposons également d’étendre la gratuité pour l’eau, l’électricité, le gaz, l’éducation et la santé. Bien sûr, la gratuité doit être financée ! Par exemple, nous proposons le 100% sécurité sociale qui ferait que les patients n’auraient pas un centime à débourser pour se soigner en réintégrant les frais de gestion des mutuelles et complémentaires santé dans le giron de la sécurité sociale. Nous proposons aussi d’instaurer la gratuité pour tous des premiers mètres cubes d’eau qui sont nécessaires à la vie par l’instauration d’une tarification progressive. Chacun comprend que l’eau qui sert à boire ou à se laver peut être gratuite et que l’on pourrait payer plus cher l’eau qui sert à laver une voiture ou à remplir une piscine ! Bref, nous avons beaucoup d’idées sérieuses et raisonnables pour faire la seule chose qui permette réellement d’éradiquer la pauvreté : partager !

 

Glyphosate, l’hypocrisie En Marche

 

Dans la nuit de vendredi à samedi, nouvelle comédie à l’Assemblée nationale ! La première fois que le glyphosate s’est invité dans l’hémicycle, Nicolas Hulot était encore ministre et François De Rugy, président de l’Assemblée nationale. Ce dernier avait d’ailleurs décidé de faire voter sur l’interdiction du glyphosate à 2h00 du matin ce qui avait suscité l’indignation générale. Cette fois, en deuxième lecture, c’est à 4h30 du matin samedi que nous avons voté. Et le groupe macroniste a fait blocage à l’inscription dans la loi de l’interdiction de ce pesticide dangereux. Depuis le premier vote, il y a eu ce procès aux Etats-Unis qui a vu Monsanto condamné à verser 289 millions de dollars au jardinier Dewayne Johnson malade d’un cancer attribué à son exposition à des produits contenant du glyphosate. Il y a également eu la démission-sanction du ministre Nicolas Hulot qui a notamment déclaré au moment de jeter l’éponge « Est-ce que nous avons commencé à diminuer l’utilisation des pesticides, la réponse est non ». Mais rien n’y fait. La macronie sûre d’elle poursuit sa marche mortifère malgré sa décomposition avancée. Les députés du groupe majoritaire nous ont dit vouloir la fin du glyphosate et être d’accord avec nous sur cette nécessité mais ils ont empêché qu’on l’inscrive dans la loi. Pour eux, les belles paroles d’Emmanuel Macron promettant la sortie dans les trois ans suffisent. Mais à quoi bon être député si c’est pour refuser d’écrire la loi au prétexte que la parole présidentielle se suffit à elle-même ? La vérité c’est qu’une fois de plus, les lobbys ont pesé de tout leur poids pour éviter cette inscription dans la loi. Evidemment, on ne sortira pas du glyphosate en un claquement de doigt car il faut une transition tant nos agriculteurs sont prisonniers de l’usage de cette substance qui les empoisonne pour satisfaire les objectifs de rendements eux-mêmes soumis à la compétition sauvage et la guerre des prix. Mais il faut décider politiquement la sortie de cette substance et c’est ce que la plupart des députés macronistes nous ont empêché de faire dans la nuit de vendredi à samedi. Cette substance empoisonne nos agriculteurs, la terre, nos assiettes et nous empoisonne. Il est temps de rompre avec l’agriculture intensive en chimie destructrice au service de la compétition généralisée et d’engager la planification écologique et notamment de renouer avec une agriculture paysanne intensive en emplois, respectueuse de la terre et des hommes. En Marche n’en veut pas.

 

Macron / Le Pen : les deux faces d’une même illusion

 

Quand on écoute Marine Le Pen dans son discours de rentrée à Fréjus, on comprend que l’Aquarius est un bateau de croisière ! On comprend que l’on choisit de quitter son pays ou sa région d’origine comme on se rendrait dans une agence de voyages ! Cette femme ne dit pas un mot sur notre devoir d’humanité. Elle ne dit rien non plus sur les causes qui rendent les pays d’origine invivables ni sur nos responsabilités, notamment économiques, dans l’aggravation de ces causes qui poussent les pauvres gens à quitter leurs pays jusqu’au péril de leur vie. Elle ne dit pas un mot ni ne formule aucune proposition contre le changement climatique qui va pousser des centaines de millions de personnes à fuir leur pays d’ici à 2050. Marine Le Pen n’excelle que dans l’irresponsabilité.

 

En fait, si, elle propose quelque chose :

Elle propose aux français d’avoir la trouille. Cette peur d’une « submersion » migratoire qu’elle gonfle à pleins poumons jusqu’à l’irrationnel et sans commune mesure avec la réalité de ce que représentent les mouvements de population aujourd’hui. Ainsi pendant que les français passeraient leur temps à avoir peur, ils ne se poseraient pas la question de savoir pourquoi leur niveau de vie est si faible, pourquoi leurs salaires n’augmentent pas, pourquoi leurs droits reculent et Macron pourrait donc continuer tranquillement sa basse besogne et défaire la France pour faire l’Europe du fric. Avec Marine Le Pen, Macron dispose d’une alliée de choix. « Les migrants, les migrants » crie-t-elle pendant que lui détruit le Code du Travail, facilite les licenciements, baisse les APL, fait les poches des retraités et gave les riches. « Les migrants, les migrants ! ». Épouvantail et diable de confort pour les libéraux à l’action. Le clivage artificiel que Macron souhaite installer entre « progressistes et nationalistes » se révèle comme ce qu’il est vraiment : l’alliance objective des libéraux et de l’extrême-droite en Europe.

 

Marine Le Pen voit la France en tout petit, en rabougri. Elle incarne un repli triste et chauvin et ne propose rien. Macron, lui, pense que notre pays est incapable de faire autre chose que de continuer la compétition sans fin et la concurrence libre et non faussée incompatible avec les défis sociaux et écologiques que nous devons pourtant relever. Ça suffit ! La France est un grand pays universaliste qui peut relever tous les défis. Faisons la planification écologique, faisons le partage des richesses, mettons nos savoirs en partage ! Soyons la France Insoumise !

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