Il y a quelques jours encore, respecter les consignes des autorités face au Covid-19 voulait dire se laver les mains régulièrement, tousser dans son coude et utiliser un mouchoir à usage unique. Cela parait lointain.
Désormais, sortir de chez soi sans attestation de motif dérogatoire est puni d’une amende de 135 euros. Entre temps, on a tout de même appelé les Français à se rendre aux urnes pour un premier tour d’élections municipales au lendemain de l’annonce de la fermeture de tous les lieux publics non essentiels.
La ministre de la santé devenue candidate à cette échéance a même affirmé qu’elle savait que ces élections n’auraient pas lieu ! De tout cela, il faudra bien tirer le bilan. En attendant, l’urgence est là. D’abord en première ligne, pour les soignants qui font face tous les jours à une situation exceptionnelle dans un cadre fragilisé par des années de politiques d’austérité menées à l’hôpital.
Depuis 2003, 69 000 lits ont été fermés, 4 172 en 2018. À l’hôpital comme en médecine de ville, on ne dispose pas encore du matériel de base pour faire face à l’épidémie. La décision de réduire les volumes des stocks comptait sur la réactivité des usines de production, notamment… en Chine. Sans commentaire. Alors que le Président de la République appelle les Français à rester chez eux, 3 salariés sur 5 ne peuvent accomplir leurs tâches en télétravail et subissent l’injonction contradictoire de leur employeur ou de la ministre Pénicaud leur demandant de venir travailler.
Il faut établir la liste des secteurs indispensables pour lesquels l’activité doit se poursuivre et réunir les travailleurs pour qu’ils définissent les conditions de cette continuité. Chaque travailleur devant poursuivre son activité doit disposer des moyens de protection nécessaires. Tous les autres devraient pouvoir respecter la consigne de confinement. Le traitement de cette crise sanitaire va avoir d’importants effets sur l’économie. Le gouvernement semble prêt à faire des droits sociaux une variable d’ajustement de la relance. Nous ne sommes pas d’accord.
C’est pourquoi La France Insoumise a établi un plan d’urgence en 11 mesures. La crise du Coronavirus révèle l’incapacité du capitalisme financiarisé et mondialisé à faire face aux grands défis présents et futurs. Hier, c’était une crise financière dont les leçons n’ont pas été tirées. Aujourd’hui, c’est d’abord une crise sanitaire.
Demain, les conséquences du changement climatique. Il y a urgence à bâtir un nouveau modèle. Celui de l’entraide et du salut commun.
Adrien Quatennens
Les 11 mesures d’urgences de la France insoumise : https://lafranceinsoumise.fr/2020/03/20/coronavirus-11-mesures-durgence/