2019 à écrire
Me voici de retour à l’action et donc également de retour devant le clavier après m’être accordé une petite pause. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai passé la trêve des confiseurs sur le qui-vive pour soutenir et accompagner le mouvement des Gilets jaunes.
J’ai enchainé avec un début de mois de janvier chargé avec les vœux de toutes sortes et un tour des villes de ma circonscription pour présenter mes vœux pour la nouvelle année et dégager une analyse politique du moment que nous vivons.
Puis, il s’agissait pour moi de mettre la politique à distance pendant une poignée de jours pour assister à un heureux évènement, de ceux parmi les plus rares dans la vie et pour lesquels la fonction « replay » n’existe pas.
Cela étant fait, je reviens au combat avec une raison supplémentaire de le mener, et non des moindres. L’année 2019 a commencé sur les chapeaux de roues avec la ferme intention du président Macron de ne rien changer de sa trajectoire mortifère malgré un mouvement d’ampleur, soutenu par la majorité du pays et qui dure depuis maintenant plus de trois mois.
Lequel porte en lui l’exigence implacable de justice sociale et fiscale et de refondation de nos institutions par et pour le peuple. Cette année 2019 sera aussi riche de combats à mener face à la macronie à l’Assemblée nationale et nous ne manquerons aucune occasion pour formuler de multiples propositions qui, mises bout à bout, constituent cet avenir en commun désirable que nous entendons faire advenir.
Ce sera également une année de bataille électorale avec les élections européennes dans tout juste quatre mois dont tout laisse à penser qu’elles agiront comme un puissant référendum contre Macron et son monde. Cette échéance est de très loin prioritaire même si beaucoup d’esprits se tournent déjà vers les élections municipales qu’il faut aussi achever de préparer.
Bref, une nouvelle fois, il ne pourra être question de s’économiser à la tâche. Allons-y !
En réponse aux Gilets jaunes, Macron fait campagne …
Cela fait 12 semaines que la mobilisation des Gilets Jaunes dure, par-delà même les fêtes de fin d’année. 12 semaines que des dizaines de milliers de personnes parmi ces Français que l’on disait résignés passent à l’action quotidiennement aux quatre coins du pays sur les ronds-points, en Assemblées citoyennes et chaque semaine en manifestation.
12 semaines que raisonnent à travers le pays les « Macron démission » et que se portent des revendications soutenues par une large majorité de français parmi lesquelles l’instauration du Référendum d’initiative citoyenne qui permettrait de proposer ou d’abroger une loi, la refondation de nos institutions, la justice fiscale et sociale, la hausse des salaires et des pensions, la lutte contre la vie chère ou encore, par exemple, le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune.
Les revendications des Gilets jaunes, si elles sont soutenues par une large majorité de français, ne sont pas compatibles avec le programme et l’action de l’actuel président de la République.
Il y a donc un évident conflit de légitimité. Même si cette solution ne réglerait pas l’ensemble des problèmes soulevés par la mobilisation des Gilets jaunes, la dissolution de l’Assemblée nationale permettrait que l’on retourne aux urnes et donc au peuple de donner son avis après 21 mois de macronie.
Macron n’entend pas donner raison au peuple. Il veut coûte que coûte « maintenir le cap ». Cette posture intenable est caractéristique des libéraux à travers le monde. Pour eux, la démocratie est encombrante et le peuple ignore ce qui est bon pour lui.
Ainsi Macron a choisi sa méthode : continuer son action de façon imperturbable et donner à voir une réponse aux Gilets jaunes dans l’organisation d’un « Grand débat » dont il a dit dès son annonce qu’il ne pourrait être question qu’il modifie le cap du quinquennat.
Ainsi avec ce « Grand débat », Macron entend occuper son monde et jouer du contraste entre les manifestations qui seraient par nature « violentes » et le « Grand débat » qui lui serait « constructif ».
Dans les faits, il n’en est rien. Ce « Grand débat » sera sans effet, tout le monde le sait, et il fait déployer des moyens importants pour jouer un rôle de soupape de décompression qui n’influera en rien la politique présidentielle.
Macron s’en servira sans doute pour ressortir du congélateur sa réforme constitutionnelle mise à mal par l’affaire Benalla et ses rebondissements incessants. Peut-être organisera-t-il pour cela un référendum le jour des élections européennes.
Elles seront un référendum contre Macron et sa politique. Nous l’avions dit dès le mois d’Août 2018. C’est encore plus vrai aujourd’hui. En attendant, Macron comme les membres du gouvernement s’invitent régulièrement dans des séances prétendument improvisées mais très mises en scène de ce « Grand débat » qui dès lors se transforme en véritable meeting.
Sans le dire, Macron est en campagne présidentielle pour ne pas changer de cap et en campagne pour les européennes. La commission des comptes de campagne s’intéresse-t-elle à cette campagne en cours de LREM à travers tout le pays maquillée en « Grand débat » ?
Ainsi, d’une pierre nommée « Grand débat », Macron espère faire quatre coups : mettre sous le tapis la contestation populaire, ne pas changer de cap, ressortir sa réforme constitutionnelle, faire campagne pour les européennes. Macron ne perd jamais de temps mais il en fait perdre à tout le pays.
… et laisse tirer les flashballs sur les manifestants
Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, il y a maintenant plus de trois mois, deux principales techniques sont utilisées pour dénigrer le mouvement.
La première, c’est que « le mouvement s’essouffle » ! Comprenez, il s’essouffle depuis qu’il a commencé ! Qu’importe que ce mouvement ait eu raison des fêtes de fin d’année, qu’il ait connu un regain de mobilisation considérable au mois de janvier allant jusqu’à multiplier par deux le nombre de manifestants d’une semaine sur l’autre, il « s’essouffle », point ! Technique classique de dénigrement des mouvements sociaux.
La deuxième c’est qu’il est « un mouvement violent » et que chaque semaine, dans une marée de mobilisations pacifiques, on doit veiller à ce que se voient d’abord et avant tout les images de violences urbaines fussent-elles minoritaires et impliquant un nombre d’acteurs sans commune mesure avec la masse de celles et ceux qui manifestent pacifiquement.
Oui mais voilà, depuis quelques semaines, ces deux cartouches apparaissent comme trop usées. Cela ne marche plus. D’abord le soutien au mouvement et à ses revendications, tout comme le nombre de participants aux mobilisations se maintiennent à un bon niveau, mais surtout on parle enfin de la dérive autoritaire du gouvernement qui utilise la puissance publique contre les manifestants et a choisi de jouer la carte d’une répression aveugle pour dissuader celles et ceux qui seraient tenter de rejoindre les cortèges.
Le ministre Castaner avait d’abord voulu créer de toute pièce un délit de complicité avec les violences en manifestation. Désormais, tout le monde voit bien qu’il y a une dérive autoritaire du gouvernement, même dans les rangs de la macronie.
Outre le fait que par une loi dite « anti-casseurs », le gouvernement entend restreindre la liberté de manifester, ce sont plus de 5 000 personnes qui ont été arrêtées et placées en garde à vue sans qu’il n’y ait nécessairement de suites judiciaires, 3 000 blessés dont plusieurs centaines gravement par des armes comme le lanceur de balles de défenses (LBD) et les grenades de désencerclement GLIF4 dont le groupe France insoumise à l’Assemblée nationale a demandé l’interdiction.
Le nombre de blessés, d’éborgnés, de mains arrachées depuis le début du mouvement est de la responsabilité politique du ministre de l’Intérieur. A de multiples reprises on a pu constater que ce qui devrait être du maintien de l’ordre devenait de l’organisation méthodique du désordre.
La responsabilité ne saurait être endossée par ceux qui exécutent les ordres. Les responsables sont les donneurs d’ordre qui pensent et organisent cette répression dans l’espoir de provoquer les réactions violentes et d’ainsi décrédibiliser un mouvement de contestation populaire inédit en France.
Le premier des responsables politiques, c’est le ministre Christophe Castaner qui refuse de voir le problème malgré les multiples interpellations et alerte des députés insoumis et en particulier de mon collègue Ugo Bernalicis. Cela n’a que trop duré. Combien de blessés de plus faut-il pour que cesse cette répression inédite depuis des décennies en France ?
En République, les gardiens de la paix obéissent aux ordres. Castaner doit donc démissionner sans délai et on doit interdire l’usage de ces armes contre des manifestants.
Ce samedi, l’acte XII des Gilets jaunes avait notamment pour objectif de rendre hommage aux trop nombreux blessés.
Le 5 février, tous ensemble !
Ce début du mois de février pourrait constituer une nouvelle étape importante dans le mouvement de contestation sociale en cours.
Après 12 semaines et autant d’actes hebdomadaires des Gilets Jaunes entre les blocages de ronds-points, l’intersyndicale CGT, FSU et Solidaires appelle les salariés du public et du privé à la grève à partir de ce mardi 5 février. Cet appel est également soutenu par les Gilets jaunes.
Eric Drouet a notamment eu l’occasion de s’exprimer sur le sujet. Evidemment, plusieurs organisations politiques comme c’est le cas de La France Insoumise, du NPA et du Parti Communiste, appellent à rejoindre ce mouvement de grève et à participer aux manifestations.
Ce mardi 5 février offre donc une configuration inédite : pour la première fois, syndicats, mouvements politiques et gilets jaunes appellent à l’action en commun. La grève accompagnée de manifestations massives est en mesure de rassembler les conditions d’un rapport de force favorable face au gouvernement et de signifier à Macron que personne n’est dupe de sa mascarade de « Grand Débat ».
Que chacun s’organise donc depuis son poste de travail pour que le plus grand nombre participe à cet appel à la grève et à la mobilisation ! Le 5 février peut être un acte historique dans la révolution citoyenne en cours dans le pays.
Inéluctablement, le peuple reprendra la main. Macron ne peut pas gouverner durablement contre lui. Il trébuchera. Deux options : qu’il cède ou qu’il parte.
Venezuela : Macron avec Trump pour le coup d’État
Le 23 Janvier 2019, Juan Guaido, du parti Volonté populaire s’est autoproclamé président du Venezuela après une manifestation qui s’est tenue à Caracas. Le président américain Donald Trump l’a presque instantanément reconnu officiellement.
L’opposition vénézuélienne est coutumière de ce type de pratique avec le renfort des États-Unis d’Amérique et des ennemis du régime bolivarien. Déjà en 2013, elle refusait de reconnaitre la légitimité issue du scrutin présidentiel. En 2017, elle refusait de participer à l’élection de l’Assemblée constituante parce que le Venezuela dispose de l’une des principales réserves de pétrole et qu’il est l’un des principaux fournisseurs des États-Unis, l’ingérence de ces derniers est permanente, aggravant la crise politique et ouvrant la voie à la guerre civile en lieu et place d’une solution politique et de la médiation de l’ONU, seule habilitée à œuvrer à la sécurité collective basée sur le droit international.
On savait Macron inscrit dans les pas de Donald Trump en matière géopolitique. Il n’est donc pas étonnant donc de voir le même Macron qui méprise royalement le peuple français qui conteste sa politique en France saluer sur Twitter « le courage des centaines de milliers de vénézuéliens qui marchent pour leur liberté » !
Emmanuel Macron s’est dit prêt à reconnaitre Juan Guaido président du Venezuela si le président élu en 2018, Nicolas Maduro, n’annonçait pas l’organisation de nouvelles élections dans les huit jours.
Ici Macron soutient la tradition putschiste des États-Unis en Amérique Latine contre le régime bolivarien.
Que ferait-il si Eric Drouet ou Jean-Luc Mélenchon s’auto-proclamaient président de la République Française ?
Européennes 2019 : l’enthousiasme insoumis !
Quelles qu’aient été leurs motivations, la plupart de ceux qui nous rejoignent sont catégoriques : à La France insoumise, il y a un enthousiasme contagieux du passage à l’action.
Ainsi, alors que la plupart des formations politiques sont embourbées dans toutes sortes de difficultés pour composer des listes et n’ont pas encore ébaucher l’ombre d’une idée pouvant contribuer à un programme à quatre mois de l’échéance européenne, à La France insoumise, nous sommes en campagne. Nous sommes les premiers à disposer d’un programme et d’une liste publiée depuis plusieurs mois et emmenée par l’excellente Manon Aubry, à faire des réunions publiques par dizaines à travers tout le pays, à avoir constitué une coalition au niveau européen etc… bref, nous sommes en campagne.
Comme on ne fait jamais les choses à moitié, nous venons d’annoncer une initiative de campagne inédite avec l’opération 471 ! A partir de maintenant et jusqu’à la fin du mois de mai (le scrutin étant le 26 mai), 4 camions, les « holovans » parcourront 471 villages et villes de France pour diffuser la parole et les idées de nos candidates et candidats à travers le pays avec un dispositif holographique ! Lors de l’élection présidentielle, il y avait eu un puis sept hologrammes de Jean-Luc Mélenchon.
En 2019, il y aura 471 hologrammes itinérants de nos candidats sur la liste des élections européennes.
Ces 471 étapes ne se substituent à aucun meeting, à aucune réunion publique participative, mais viennent s’y ajouter en permettant ainsi de couvrir des villes et villages où il y a peu d’activité militante en règle générale. Outre l’innovation et la prouesse technique, c’est une façon originale de rapprocher la politique des gens.
A La France insoumise nous ne nous résignons pas à voir l’abstention gagner du terrain. Nous nous faisons un devoir de réhabiliter le bulletin de vote comme le meilleur débouché à la colère populaire.
Dans le contexte décrit, les élections européennes du 26 mai 2019 fonctionneront comme un référendum anti Macron ainsi que nous l’avions annoncé dès le mois d’août.
Bien sûr, nous parlons d’Europe et de ces traités antidémocratiques dont il faut sortir pour mener une politique ambitieuse en matière sociale et écologique. Mais il est clair que beaucoup de Français auront d’abord et avant tout l’intention d’aller voter pour infliger une raclée démocratique à Emmanuel Macron.
Il nous reste quatre mois pour faire l’implacable démonstration que les eurodéputés insoumis seront les meilleurs et les plus conséquents lanceurs d’alerte pour défendre le peuple face à l’oligarchie et ses lobbys au parlement européen comme l’a déjà formidablement fait l’eurodéputé Younous Omarjee.
Pour voter le 26 mai, il faut être inscrit sur les listes électorales. C’est possible jusqu’au 31 mars.
Au travail ! Tout le monde sur le pont.