Question au gouvernement sur les box de salles d’audience

En 2014, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait indiqué que la France devait « s'abstenir de présenter les suspects comme coupables ».

Monsieur Adrien Quatennens attire l’attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur les box de salles d’audience correctionnelles récemment installés pour accueillir les prévenus.

Ces cages en verre fermées dans lesquelles ces derniers doivent se tenir pendant les audiences ont soulevé l’indignation légitime, et pleinement partagée par la députée, du syndicat des avocats de France.

Un tel dispositif présente tout d’abord des problèmes techniques et concrets : la communication entre le prévenu et son avocat s’avère plus difficile puisque les souricières prévues à cet effet sont mal placées et trop petites. Cette communication, nécessaire au bon déroulement du procès, se trouve presque empêchée par cette innovation douteuse.

De surcroît, le président d’audience, qui s’adresse au prévenu par un système audio régulièrement défaillant, a les plus grandes peines à se faire entendre et à entendre les réponses. Un tel fait suffit à révéler le dispositif pour ce qu’il est : ridicule.

Surtout, ces cages de verre remettent à elles seules en cause un principe fondamental de l’édifice juridique de la République : la présomption d’innocence. En effet, cette mise en scène présente le prévenu comme enfermé, déjà coupable alors même qu’il peut être, à l’issue du procès, relaxé ou acquitté. Ce qui, de prime abord, pourrait sembler de l’ordre du détail, constitue en réalité une atteinte disproportionnée aux droits de la défense : le prévenu est ainsi immédiatement renvoyé à une position de présumé coupable.

La présomption d’innocence est l’un des principes fondamentaux du droit pénal et, au-delà, de la République, et Monsieur le député ne saurait douter des dispositions d’esprit de Mme la garde des sceaux à cet égard. Une réaction sûre, claire et efficace dans ses conséquences est attendue par celles et ceux qui défendent les droits de la défense dans le pays.

La suppression générale de ce dispositif est une mesure nécessaire. Le Défenseur des droits a été saisi. Il serait normal que la ministre s’en saisisse également. Au lieu de ce dispositif, elle lui suggère de renforcer les escortes. Encore une fois, l’obsession comptable de réduction des dépenses produit des effets ubuesques. Un retour à la raison est nécessaire.

La décision de généraliser ce dispositif incombe à son prédécesseur. Il espère son attachement aux droits de la défense suffisamment fort pour revenir sur cette décision nuisible au fonctionnement démocratique de la justice.

Il lui demande quelle est la position qu’elle souhaite adopter face à l’interpellation, à laquelle il se joint, du syndicat des avocats de France.

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