M. Adrien Quatennens appelle l’attention de M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur, sur les effets de l’hiver qui se font sentir chaque année sur les personnes les plus démunies et entraînent une suite ininterrompue de drames et de souffrances.
Le Premier ministre et son Gouvernement ont déclaré avoir fait du secours et de l’accompagnement des personnes ne disposant pas de toit une préoccupation de chaque instant. Le Président de la République avait même dit vouloir que « plus personne ne dorme dans la rue d’ici à la fin de l’année (2017) ».
Pourtant, peu de mesures d’urgence ou de mesures globales n’ont été prises et mises en place pour répondre aux besoins des personnes concernées. Pire, les comportements hostiles se multiplient un peu partout sur le territoire national, de la part d’acteurs privés comme d’acteurs publics. Des municipalités ont entrepris d’installer plusieurs dispositifs d’éloignement coûteux et honteux. Une antenne parisienne d’une grande banque française a même mis en place un dispositif d’arrosage automatique nocturne : au moment où la moitié du pays était placée en surveillance orange par météo France en raison des tempêtes, l’ignominie était atteinte.
Alors que l’abandon à la rue a fait plus de 500 victimes en 2016, se pose plus que jamais la question du secours qu’il doit leur être apporté par les pouvoirs publics. Alors que la France est la cinquième puissance économique du monde mais que chaque année de 60 à 80 milliards d’euros échappent à l’impôt à cause de la fraude fiscale, que la France détient le record européen du nombre de millionnaires, la présence sur le territoire de près de 150 000 personnes sans domicile est un camouflet aux politiques libérales.
Ce sont même près de 14 millions de personnes qui sont victimes de mal-logement. Malheureusement, les dernières décisions de l’exécutif ne sont pas en mesure de rassurer. L’Observatoire français des conjonctures économiques a rendu public son étude selon laquelle les mesures fiscales prises par le Gouvernement profiteront essentiellement aux plus aisés. Les 5 % des Français les plus riches vont voir leur pouvoir d’achat augmenter en moyenne de 1 750 euros alors que les 5 % des Français les plus pauvres verront le leur diminuer de 60 euros en moyenne.
Par ailleurs, comme le respect de la dignité humaine ne doit pas se soucier de la dignité, les personnes ayant dû fuir leur pays d’origine de doivent pas être ignorées. Elles méritent elles aussi le respect du pays des droits de l’Homme. Le sort que leur réserve la France n’est pas tolérable. Sensibilisé durant sa jeunesse par l’activisme de l’Abbé Pierre et des amis de sa fondation, il ne peut se résoudre à ce que ce devoir d’assistance ne soit assuré que par des bénévoles : l’État doit prendre ses responsabilités. Il l’appelle donc à prendre des mesures concrètes pour répondre à cette situation.