Ne cédons rien à Macron et son monde !

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Ne cédons rien à Macron et son monde !

Ne cédons rien à Macron et son monde !

Adrien Quatennens – Mardi 29 Août 2017

Ces « Amfis d’été », quel pied !

J’écris ces quelques mots dans le train entre Marseille et Lille. Après des vacances courtes mais néanmoins efficaces, ces « Amfis d’été » de La France Insoumise sous le soleil de Marseille ont été marquées par une incroyable énergie ! J’avais été témoin du fait qu’après la séquence présidentielle-législatives (c’est-à-dire après 18 mois de campagne ininterrompue), les insoumis-e-s avaient connu un certain vertige à l’idée que la campagne se termine. Pour dire vrai, à part nos corps qui avaient accumulé la fatigue, personne n’avait envie que cela s’arrête ! Deux mois plus tard et après une pause nécessaire, l’énergie est intacte, débordante. Elle grandit même. Le nombre d’inscrits (plus de 3 000) a été renforcé par le nombre de celles et ceux qui accouraient sur place pour s’inscrire directement. Alliant un grand espace de stands et lieux conviviaux pour échanger et faire connaissance, des dizaines d’ateliers pratiques, de conférences, de tables rondes, des projections de films en plein air dans Marseille, la participation à des mobilisations locales, une soirée festive à laquelle nous nous sommes rendus avec une mise en jambe pour les prochaines manifestations qui s’est avérée être une véritable démonstration dans les rues de Marseille et comme points culminant, la conférence de Rafael Correa, Président de la République de l’Equateur de 2007 à 2017 et le grand final avec le discours de Jean-Luc Mélenchon sur les hauteurs du quartier de Vieux Panier, au total, ces « Amfis d’été » sont d’abord et avant tout le fruit du travail de plus de 300 bénévoles. Qu’ils soient ici une nouvelle fois remercié-e-s !

En cette rentrée, ces « Amfis d’été » mettent l’accent sur le puissant contraste entre la morosité qui s’est accaparée bien vite d’un pouvoir qui la mérite, la même morosité qui se constate dans les allées des universités d’été des formations politiques que la dernière séquence électorale a durablement balayées et l’enthousiasme débordant d’espoir et d’envie qui réside chez le plus d’un demi million d’insoumis-e-s !

Les très nombreux journalistes présents n’ont pas pu retenir leurs mots pour comparer des choses qui, incontestablement, ne sont plus comparables.

Je veux aussi remercier les nombreuses et nombreux insoumis-e-s qui ont tenu à nous féliciter, nous remercier et surtout nous encourager pour notre travail de jeunes députés. Cette notoriété soudaine et l’intérêt médiatique qui l’accompagne aurait vite fait d’en griser plus d’un. Pour ma part, je suis souvent gêné aux entournures. Sans faire dans la fausse modestie, j’ai parfois le sentiment que tout cela ne tient finalement pas à grand chose. Je fais, comme c’est le cas de mes collègues, ce que j’ai à faire avec passion, coeur, sérieux et détermination. J’accomplis, à ma manière, la tâche qui m’a été confiée, et je ne me laisse pas distraire par ce qui pourrait nous écarter de la trajectoire qui est la nôtre. Car disons les choses franchement : Une fois élus, par excès d’auto-satisfaction et de triomphalisme, certains s’installent, pour ne pas dire s’encroutent. Notre état d’esprit ne nous ne le permet d’aucune façon. Nous savons que tous les actes politiques que nous posons ne constituent qu’une succession d’étapes intermédiaires jusqu’à la réalisation de notre objectif ultime qui demeurera jusqu’au bout la prise de pouvoir dans ce pays. Pas le pouvoir pour le pouvoir, non ! Le pouvoir pour mettre en oeuvre l’Avenir en Commun. Seule l’atteinte de cet objectif nous comblera. Et si personne ne peut dire quand cela arrivera, c’est inéluctable et chacun le sent bien : ce moment se rapproche. Pas parce que nous serions exceptionnels ou je ne sais quoi de ce genre mais juste parce que l’assurance progresse dans le pays que le diagnostic que nous posons et les solutions que nous préconisons sont les plus raisonnables parce qu’elles répondent véritablement à l’urgence de la situation.

La France Insoumise, objet politique non référençable et c’est tant mieux ! 

Petit conseil (ce n’est pas tous les jours) aux observateurs et commentateurs qui veulent  bien parler de La France Insoumise : Pour que vous vous approchiez du réel, il s’agit de ne pas commettre l’erreur de tenter d’enfermer La France Insoumise dans un vieux référentiel politique. En effet, La France Insoumise est une construction qui ne ressemble et qui, vraisemblablement, ne ressemblera à aucune autre. Pour bien comprendre cet objet politique, il est donc nécessaire de s’émanciper des vieux cadres que l’on avait pour références depuis les dernières décennies ! Nous ne faisons pas un nouveau parti politique ni un nouveau cartel de partis politiques. Nous avons acquis de notre expérience récente la certitude que, si l’utilité des partis politiques est certaine, ces formats étaient dorénavant inefficaces s’il s’agit de permettre au Peuple tout entier de pouvoir s’en emparer le moment venu pour être le recours à l’impasse démocratique, sociale et écologique des libéraux de tous poils et de leur monde. Il n’y a pas de contradiction à être membre d’un parti politique d’une part et à participer d’autre part à La France Insoumise. Mais que l’on attende pas de nous que nous mettions les doigts dans les tambouilles et autres tentatives de refondation des astres morts. Notre objectif n’est pas de « rassembler la gauche » mais de « fédérer le Peuple ». Nous ne nous occupons pas des étiquettes. Nous rassemblons autour d’un contenu et par l’action.

La France Insoumise est un « label » qui rassemble des engagements très divers. En son sein, on retrouve des militants qui le sont depuis 20 ans. D’autres, le sont depuis 20 minutes. Il y a ceux qui sont là d’abord parce qu’ils se préoccupent d’écologie, d’autres des questions sociales ou démocratiques ou parce qu’ils croient à la nécessité pour la France de porter une voix indépendante ou encore, par exemple, ceux qui sont engagés dans des associations de quartier et ceux qui font un peu de tout cela à la fois… Les sensibilités sont si diverses que si nous projetions ce que nous sommes dans un parti politique, il y aurait sans doute de très nombreuses tendances et l’émergence probable de gue-guerres de position que l’on connait bien chez les astres morts. C’est-à-dire quelque chose qui inspire d’abord la méfiance plutôt que la confiance nécessaire pour se mettre à l’action. L’action au service du programme, c’est cela qui nous fédère. À La France Insoumise, on ne gagne pas ses gallons autrement que par l’action et la réalisation de tâches. Parmi elles, il y a par l’exemple l’animation des groupes d’appui, structure de base du mouvement. Les groupes d’appui sont une force de frappe considérable. Il y en a plus de 4 000 ! Il s’agit de petits groupes (jusqu’à 10 personnes environ) qui organisent l’action sur un secteur géographique délimité, par exemple un des quartiers qui composent une ville ou l’ensemble d’un petit village rural. Il y a aussi l’animation des livrets programmatiques qui, mis bout-à-bout, constituent un véritable conseil scientifique du mouvement en ébullition permanente. Il y a toujours de la place pour faire. L’Assemblée Représentative que nous aurons d’ici à la fin de l’année devra nous permettre d’améliorer encore les capacités de la plateforme Internet, le confort et l’autonomie pour la prise d’initiatives et d’actions afin de mener les campagnes. Mais d’ores et déjà et sur la base des nombreuses discussions que j’ai pu avoir avec les uns et les autres pendant ces « Amfis d’été » comme au sein de l’espace politique qui réunit des dirigeant-e-s d’organisations, de partis et de revues qui participent à La France Insoumise, c’est tournés vers l’action et l’extérieur que nous voyons la suite. Nous devons aussi penser les groupes d’appui comme étant au service des citoyen-ne-s des quartiers sur lesquels ils opèrent. Partout où cela est possible, nous devons être des facilitateurs de l’auto-organisation du Peuple. Les citoyens ont moins à renouer avec la politique que la politique n’a à renouer avec eux. Après la séquence de 2017 et alors que la rentrée nécessite que tout le monde se remette au travail, nous sommes donc forts d’un mouvement souple et déjà ample, qui continue d’accueillir chaque jour de nouveaux volontaires, d’un programme et d’un groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale. La France Insoumise se veut être le grand mouvement de masse, celui du Peuple lui-même qui se fédère autour d’un idéal sensé : l’intérêt général. Nous devons, dans le même temps, être l’opposition frontale à ce gouvernement, qui signifie à Macron et son monde que nous ne leur céderons pas un pouce de terrain pour mener leur projet profondément antisocial et être, dans le même temps, toujours prêts à être le recours dont les français-e-s s’empareront inéluctablement le moment venu face aux impasses du modèle libéral qui se perpétue depuis trop longtemps.

Macron, déjà le début de la fin ?

En l’espace de quelques mois, Macron a entamé une pente glissante sur laquelle nous pouvons régulièrement ajouter un peu de savon. Sa popularité dans l’opinion a considérablement chuté, atteignant le niveau de popularité de Jacques Chirac en 1995  pour faire de lui le « Monsieur 40% ». Contrairement à ce qui se dit, cela n’est pas le fait d’un problème de communication, de pédagogie ou que sais-je de ce domaine de considérations. Emmanuel Macron est d’ailleurs le champion des artifices de communication, il faut bien lui reconnaître ce talent. Sa campagne électorale en a été une démonstration sans précédent. Mais Macron est une illusion d’optique. Il est jeune, accompagné de sa cohorte de la « société civile », certes. Mais, comme je le disais lors de ma première prise de parole dans l’hémicycle à l’Assemblée Nationale : « Le casting a changé, les costumes aussi, mais le scénario demeure inlassablement le même. » Le changement promis n’amène aucun renouveau idéologique. Dès lors, les masques tombent plus vite que prévu et Macron, loin d’être le pourfendeur du système qu’il prétendait être, est en fait le dernier recours des libéraux pour perpétuer les vieilles politiques. En d’autres termes, Macron n’est que le ravalement de façade de l’éternelle boutique libérale. Ce ravalement de façade était nécessaire tant ces politiques ont fait la démonstration de leur inefficacité et tant les français-e-s en avaient soupées ! Cela fait des décennies que l’on nous promet que si l’on se serre la ceinture et qu’on accepte des sacrifices, alors les beaux jours viendront. Or cette politique du tonnerre (plus Zeus que Jupiter !) est absolument incapable d’amener le moindre rayon de soleil. On flexibilise davantage, on mène des politiques austéritaires et il en résulte toujours l’augmentation des dividendes pour les actionnaires, plus de souffrance pour la grande masse du Peuple. De la même manière concernant le changement climatique, l’urgence appelle désormais à un renversement complet de logique. La planification écologique doit prendre la place de la politique de l’offre et de la religion du marché et vite ! Pourtant, seules des mesurettes insuffisantes subsistes du prétendu volontarisme qu’appliquent ceux qui sont incapables de penser un autre monde alors que la planète nous somme de le faire.

Ce qui explique la déroute de Macron et pourquoi elle est durable, c’est qu’apparait plus vite que prévu l’absolue continuité idéologique, au moins avec les deux quinquennats précédents. Finalement, quel que soit l’étiquetage politique, qu’est-ce qui distingue sur le fond un Sarkozy d’un Hollande ou d’un Macron ? Ces trois spécimens partagent un socle idéologique compris entre 70% et 80%. Bien sûr, il faut feindre de s’opposer frontalement pour mieux se passer les plats ! Mais en gros, les trois adhérent avec enthousiasme à l’ordre irrationnel imposé par Bruxelles, à la politique de l’offre, du productivisme, du tout marché et de la concurrence libre et non faussée. Les mêmes politiques et donc les mêmes effets. Avec Macron, le vieux monde s’est juste rhabillé, comme déguisé, pour s’offrir un sursis. Avec Macron, ils ont pioché un joker. Mais chacun sait que dans un jeu de cartes, le nombre de Joker est limité. Macron sera le dernier. Du moins, nous pouvons raisonnablement le penser et l’espérer. Le moment venu (est nul ne peut dire quand tant il est impossible de savoir si cet attelage qui s’étiole déjà tiendra cinq ans), La France Insoumise, ce grand mouvement qui fédère le Peuple en direction de l’intérêt général, pourra être le recours nécessaire.

A l’offensive contre le coup d’Etat Social !

Macron a été élu avec en toile de fond le premier fait politique : un océan d’abstention. Puis, il a été élu d’abord et avant tout pour « faire barrage à Marine Le Pen ». Par conséquent, il n’est pas vrai de dire que les français-e-s l’ont élu pour son programme et ses réformes. Il faut d’ailleurs rappeler que des enquêtes réalisées au lendemain de l’élection indiquées que la motivation programmatique comptait pour environ 25% du vote Macron quand elle comptait pour plus de 70% du vote Mélenchon. Au total, les quatre candidats arrivés en tête de l’élection présidentielle le furent dans un mouchoir de poche, chacun s’en souvient. Il ne s’agit pas là de contester la légitimité d’Emmanuel Macron comme Président de la République. Assurément, il est élu et donc légitime tout comme sa majorité. Cependant, il est clair qu’ils ne disposent pas d’une majorité politique consciente et éclairée dans le pays pour appliquer sa politique dans le continuum de l’ère Hollande et Sarkozy avant lui. Or ils se croient tout permis : une nouvelle Loi Travail qui poursuit le travail de casse du Code du Travail entamé par ses prédécesseurs et achevant de retourner l’ordre juridique et social qui concerne les 18 millions de salariés du secteur privé, une préférence assumée pour les riches en prenant d’une main 5 euros par mois aux bénéficiaires des APL et en redistribuant de l’autre 3 milliards d’euros aux 3 000 familles les plus aisées, une politique d’austérité qui mettra à bas certains services publics et des collectivités locales déjà lourdement mises à contribution… Tout cela au service de qui, très franchement ? Ajoutez à cela, pour seul exemple, le fait qu’à la fin du mois de Septembre, l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe (CETA), véritable course forcée au moins-disant social et écologique, va s’appliquer provisoirement et arbitrairement car sans vote des Parlements nationaux et vous pouvez dire que ceux qui sont aux manettes voudraient que le pays soient vent debout contre eux qu’ils ne s’y prendraient pas autrement ! La tentative habile de faire passer tout cela pendant l’été (sorte de blitzkrieg à la Fillon) est aussi tombée sur un os qui s’appelle France Insoumise. En effet, nous avons pris notre part à l’Assemblée, nous allons continuer à le faire et la rentrée à Marseille, tout comme à Lille, me laisse entendre que nous avons grand renfort à l’extérieur de l’hémicycle. Il y a urgence à se mobiliser pour signifier à Macron ce que nous avons véritablement voulu exprimer lors de la présidentielle par nos bulletins de vote ou notre abstention. En tant que mouvement politique, nous nous gardons bien de commenter les stratégies syndicales. J’attends la publication du contenu des ordonnances et les réactions des syndicats pour me faire une opinion plus précise sur le sujet. De tradition, lorsque les syndicats appellent à la mobilisation sur des revendications que nous portons, nous appelons au renfort, derrière eux. C’est ce que nous faisons absolument et sans réserve pour la journée d’action du 12 Septembre. Notre mouvement, lui, dans son rôle, est davantage capable de mobiliser le week-end et nous affirmons que la manière dont le travail est organisée dans le pays n’intéresse pas simplement les salariés mais le Peuple tout entier. La marche du 23 Septembre à Paris est donc une initiative de La France Insoumise. C’est sa contribution à la mobilisation nécessaire contre le coup de force de Macron. Mais ce n’est pas la marche « de » La France Insoumise. Chacun viendra comme il l’entend, avec ou sans banderole et drapeau et de la couleur qu’il voudra bien. L’essentiel est ailleurs. L’essentiel, c’est d’indiquer le plus fort possible à Macron et son monde que nous savons l’inefficacité de ces politiques qui sèment la souffrance et ne profitent qu’aux mêmes, que nous savons que ce pays est riche, qu’il peut porter une parole forte et se positionner aux avant poste d’une contre société qu’il s’agirait de bâtir non parce que cela nous ferait plaisir mais parce que nous sommes mis au pied du mûr. Que Macron, son monde et ses ministres qui trinquent avec le MEDEF en cette rentrée en soient donc avertis : Parce que nous croyons profondément qu’ils appliquent un remède qui aggrave le mal, nous ne leur céderons rien. Que chacun, au poste qui est le sien, prenne part à ce rapport de force essentiel !

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